DJIIDO en langue FWAI est l'aiguille qui sert à attacher les bottes de paille sur le toit de la case traditionnelle.
Si le nom de la radio possède une résonance symbolique forte c'est aussi à cause du contexte dans lequel la radio a vu le jour, sous l'égide du FLNKS, un certain 24 septembre 1985. Il s'agissait alors de porter fièrement la voix des anticolonialistes et des progressistes face à la propagande de l'état français et de la droite réactionnaire locale. Ainsi, l'orientation de la radio DJIIDO ne pouvait être que résolument engagée.
Le 24 septembre 2005, Djiido, radio associative et libre, fêtera ses 20 ans. Son histoire fait partie intégrante de l'histoire du mouvement kanak qui lutte pour son émancipation et sa liberté depuis le 24 septembre 1853.
Aujourd'hui, comme pour les Accords de Matignon signés en 1988, DJIIDO ne peut que s'inscrire dans les grandes orientations de l'Accord de Nouméa. A ce titre, elle a pour ambition de faciliter la compréhension de l'Accord et de contribuer à ce que les citoyens s'approprient ce même Accord.
Fidèle également à ses engagements initiaux, DJIIDO demeure un flambeau au service des populations organisées dans la défense et la promotion de lendemains meilleurs dans la vie quotidienne que ce soit au niveau de l'éducation, de la santé, du logement, de la culture ou du développement durable.
Elle défend et défendra toujours les aspirations des kanak et des exploités, et elle doit aussi s'adresser à toutes les communautés du pays qu'elles soient caldoches, océaniennes, européennes, asiatiques et antillaises pour les plus importantes.
DJIIDO est une radio pluraliste ; les programmes sont d'ordres divers : politique, culturel, éducatif, social, économique et religieux. Elle traite de la société calédonienne dans sa globalité : un fait particulier décrit et commenté ne peut être compris et appréhendé s'il n'est pas traité et replacé dans un contexte bien précis.
Les programmes sont exempts de toute discrimination raciale, religieuse, philosophique et sexiste. Elle soutiendra les programmes et les informations qui font la promotion de l'identité KANAK et de la citoyenneté.
Une autre dominante de cette ligne éditoriale : l'objectivité. Née pour récuser la désinformation la plus méprisante, DJIIDO se doit d'être exemplaire dans le traitement qu'elle effectue de l'information. Indépendants de toute pression, les journalistes doivent vérifier la véracité de toute information.
Ainsi, non seulement, la radio décrit une situation, un fait ou un événement donné pour les auditeurs mais elle rapporte, le cas échéant des solutions disponibles à ces mêmes auditeurs. Conscients de l'influence qu'occupe une radio comme DJIIDO auprès des citoyens, les journalistes et les animateurs s'engagent à ne pas promouvoir ni violence ni être complices de manipulation politicienne et autres de quelques bords que ce soit.
Si l'ancrage dans les réalités politiques, économiques, sociales, culturelles et coutumières du pays est important, radio DJIIDO se doit, tout naturellement, d'être plus qu'attentive à la situation économique et sociale des autres pays de la région du Pacifique. Le rendu des informations issues de l'Océanie doit être un réflexe naturel.
DJIIDO valorise les relations de coopération dans tous les domaines entre les pays de la région du pacifique et la Kanaky, en particulier avec les pays membres du Groupe Fer de Lance. Fidèle à ses convictions progressistes, DJIIDO se fera l'écho des mouvements populaires et des individus qui se battent dans leur pays pour leur propre émancipation et celle de l'ensemble de leurs concitoyens.
Ainsi, face aux flots d'informations déversés en permanence et accentués par les moyens modernes de la communication, DJIIDO privilégie les nouvelles qui relatent les luttes populaires pour l'émancipation des individus, des communautés et des peuples.
Pour ce faire, DJIIDO noue des liens avec des radios libres et associatives en France et dans le monde. Pour défendre également ses intérêts, DJIIDO entretient des relations partenariales avec la Confédérations Nationale des radios libres (CNRL).
Nouméa le 08/08/2005